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ALCOOL AU VOLANT
Contrôles : Où ? Quand ? Comment ?
Le
contrôle d'alcoolémie doit avoir lieu sur la voie publique ou
dans des lieux ouverts à la circulation (ex :
parking d'un restaurant,
cour d'immeuble non fermée). Il doit viser une personne au volant
(ou au guidon) d'un véhicule terrestre à moteur, y compris si
le moteur est arrêté et si le « conducteur » est endormi. Par contre,
on ne peut pas poursuivre un passager, donc nous vous conseillons
de passer à cette place, si vous vous sentez « fatigué » et
Inapte à reprendre le volant.
Les cas dans lesquels
on peut vous contrôler sont nombreux.
On peut bien évidemment vous faire souffler dans le ballon à la
suite de toute infraction au Code de la Route (s'il y a un accident
avec des blessés ou morts, ce sera obligatoire), mais également
dans le cadre de contrôles préventifs sur réquisitions du Procureur
de la République ou
À l'initiative d'un officier de Police Judiciaire.
Le dépistage commence toujours par un Alcootest. S'il se révèle
positif, le taux d'alcoolémie sera vérifié soit par éthylomètre,
soit par prise de sang. La prise de sang est exceptionnelle, elle
ne sera pratiquée qu'en cas d'incapacité physique à souffler,
notamment dans le cadre d'accident avec dommages corporels (la
prise de sang sera faite à l'hôpital).
Pourquoi
parle-t-on parfois de 0,40 mg et d'autre fois de 0,80 g pour
apprécier le taux d'alcoolémie ?
La
mesure 0,40 mg concerne le contrôle du taux d'alcoolémie par
éthylomètre, il s'agit de contrôler le poids d'alcool présent
par litre d'air expiré.
Le taux de 0,80 g s'applique au contrôle effectué par prise
de sang, et correspond à 0,80 g d'alcool par litre de sang.
Que risque-t-on si l'on
est contrôlé avec un taux d'alcoolémie compris entre 0,25 mg
et 0,40 mg par litre d'air expiré ?
Depuis
le 15 septembre 1995, la conduite sous l'empire d'un état
alcoolique compris entre 0,25 mg et 0,40 mg constitue une contravention
de 4 ème classe assortie d'un retrait de 4 points du permis.
Elle est passible d'une amende forfaitaire de 137 € (900 F),
minorée à 92 € (600 F) si elle est payée dans les 3 jours et majorée
à 381 € (2 500 F) au-delà de 30 jours, mais elle ne
Peut jamais être sanctionné par une suspension de permis.
Atttention, concrètement, le taux de 0,25 mg est atteint en consommant
2 verres de vin.
Et si le taux est égal ou supérieur
à 0,40 mg par litre d'air expiré ?
Si
le taux d'alcoolémie est égal ou supérieur à 0,40 mg par litre
d'air expiré, les faits constituent un délit assorti de la perte
de 6 points sur le permis. C'est le Tribunal Correctionnel qui
jugera l'affaire. Cette infraction est passible d'une peine
d'emprisonnement maximale de 2 ans et de 4 573 € (30 000 F)
d'amende. Le Tribunal pourra prononcer à la place ou en plus,
une suspension ou une annulation de permis (jusqu'à 5 ans),
l'immobilisation du véhicule (pour 1 an maximum), la confiscation
du véhicule, une peine de travail d'intérêt général, ou des
jours amendes.
Attention, en cas de récidive les peines seront doublées et l'annulation
du permis est automatique.
Peut-on choisir le
mode de contrôle ?
Le
conducteur n'a pas le choix du moyen de vérification, puisque
la loi accorde la même valeur probante aux deux procédés. C'est
l'agent verbalisateur qui apprécie librement quel sera le mode
de vérification. Si vous vous opposez à une vérification par éthylomètre,
au motif que la prise de sang serait plus fiable, vous risquez d'être
poursuivi pour refus de se soumettre aux vérifications destinées
à établir l'imprégnation alcoolique, délit sanctionné de la
même façon que la conduite sous l'empire d'un état alcoolique
supérieur ou égal à 0,40 mg par litre d'air expiré.
Quelle est la marge d'erreur
admise sur le contrôle du taux d'alcoolémie ?
L'article
3 du Décret du 31 décembre 1985 prévoit que la marge d'erreur
maximale tolérée sur la concentration d'alcool éthylique est
de 8 centièmes en valeur relative, en plus ou en moins, pour toute
concentration comprise entre 0,40 mg et 1 mg par litre.
Par exemple, pour un taux relevé de 0,41 mg, l'erreur possible
est de (0,41 x 8 %) = 0,0328 mg.
Donc, il n'est pas exclu que le taux d'alcool pur n'ait
été que de 0,3772 mg par litre d'air expiré. Les conséquences
judiciaires sont totalement différentes, puisqu'il existe un
doute sur la commission de l'infraction qui doit profiter à
la personne poursuivie qui sera ainsi relaxée.
Pour toute concentration comprise entre 1 mg et 2 mg par litre,
la marge d'erreur admise est de 15 centièmes en valeur relative,
et pour toute concentration égale ou supérieure à 2 mg par litre,
elle est de 30 centièmes en valeur relative.
Peut-on suspendre immédiatement
le permis ?
OUI.Les
forces de police peuvent confisquer votre permis pour une durée
de 72 heures. Pendant, ce délai le Préfet se prononcera en urgence,
et pourra suspendre votre permis pour deux mois maximum. Cet arrêté
doit être expressément motivé, c'est-à-dire qu'il doit préciser
en quoi il y a urgence à suspendre le permis dans ce cas précis.
Il doit être notifié par lettre recommandée A.R, ou verbalement,
ou par convocation de la Gendarmerie, dans un délai aussi bref que
possible à compter de l'infraction. Vous pouvez, dans les 15
jours suivants la notification, demander à être entendu par la commission
dans le cadre de la procédure normale afin de présenter votre défense.
Suspension administrative
et judiciaire se cumulent-elles ?
NON.Lorsque
les tribunaux prononcent une suspension de permis, la suspension
administrative cesse d'exister. Par exemple, si vous aviez subi
une suspension administrative de 6 mois, prononcée le 25 septembre
1997, et que le 25 novembre 1997, le Tribunal vous condamne à 3
mois de suspension. Vous n'effectuerez pas 9 mois de suspension,
mais 3 mois, il vous restera donc 1 mois à faire.
Source : Guide pratique
et juridique de l'automobiliste, par Me C.Cervera-Khelifi, Editions
Grancher.
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